dimanche 20 février 2011

South Australia >Victoria

Quelques jours de galère ponctués d’un zeste de chance et de beaux paysages...
Alors que nous partions pour cueillir des poires, nous avons pour notre plaisir pris la route côtière pour rejoindre le Victoria. 
Jusque là tout va bien. Nous découvrons de fabuleux paysages, une côte déchiquetée, enfin la Great Ocean Road dont on entendait tant parler par les backpackers que nous avons croisé.  Alors que l’on ventait les louanges des fabuleux paysages du Western Australia, nous avons découvert bien évidemment que d’autres endroits sont à découvrir aussi à l’est de l’Australie. 
Vous en jugerez par vous même en regardant les photos. Nous regrettons pas mal de clichés, mais il est vrai que notre esprit était surtout focalisé sur le fait d’avancer dans nos kilomètres à parcourir pour rejoindre notre lieu de travail. 
Lorsque l’on passe la frontière entre le South Australia et le Victoria, le changement est presque immédiat : on passe du doré des champs du SA au vert et grandes forêts de conifères et d’eucalyptus du Victoria. Nous avons traversé quelques routes vallonnées au milieu des forêts où nous avons vu nos premier koalas dans leur milieu naturel.
Une douche bien rafraîchissante sous une cascade (pour Steph car il fallait bien que quelqu’un reste au sec pour prendre les photos...), une nuit dans un ‘free camp site’ en forêt et nous partons vers Shepparton. 
Grosse déception par rapport à ce que l’on avait connu dans les cerises, ici ce sont uniquement d’énormes exploitations agricoles, c’est l’usine du picking. Ok, on veut bien mais au vue de l’état des sanitaires et de la cuisine on n’arrive pas à s’imaginer vivre là dedans pendant plus d’un mois. Cherchons, cherchons encore du travail, retournant plus à l’ouest pour s’essayer aux vignes, nous trouvons pire encore, on nous demande d’aligner 400 dollars pour nous trouver un travail soit disant une avance pour le logement...
Pffffffffffffffffffffff
On va vous épargner tous ces détails, car les anecdotes ne s’arrêtent pas là, mais ça gâcherait le récit de nos aventures et d’autre part on préfère oublier, même si ce sont les aléas des voyageurs que nous sommes! 
Pour résumer après avoir galoper pas loin de 2000 bornes pour rien, sous un soleil de plomb et 45 degrés à l’ombre, quelques jours de ressources auprès de nos copains à Adelaide, des recherches en ville dans des restau, marre d’attendre encore, nous voilà repartis vers une source sûre : Shepparton et ses poires! 
Oui mais non sans encombre...
Comme nous le disions quelques galères sont arrivées et parmi celles-ci il a bien fallu que Josephine fasse des siennes! C’est alors qu’elle s’est mise à brouter, à caler, un peu et puis de plus en plus...Pour finir un matin, elle boudait vraiment et c’est là que nous avons eu un peu de chance. Pas perdu sur une route de campagne où il n’y a rien à part des champs, nous étions non  loin d’une petite ville, Barmera, où un garagiste nous rendit le diagnostic : la pompe à essence. Lui ne pouvant s’en occuper, nous conseilla la ville suivante, Berri. De garage en garage, on nous refusa de soigner notre Josephine, pour finir chez Chris Ford, où s’il avait fallu Claudia aurait pleuré pour une prise en charge immédiate. Cela n’a pas été nécessaire, celui-ci nous pris à midi. Ils avaient la pièce à changer. ouffffffff (c’est pas pour cette fois la démonstration des talents d’actrice! double oufffff de soulagement!) C’est qu’en plus nous étions attendus pour commencer le travail le lendemain... Bref, Josephine soignée, ordonnance salée, nous avons repris la route.
C’est avec motivation et entrain que l’on retrouve les joies de la ‘bucket’ ou du ‘picking bag’, qui est bien plus lourd chargé de poires que de cerises...
En une journée le contrat est de remplir à deux personnes, 8 bin, c’est à dire 8 bacs contenant chacun 500 kilos de poires, donc si nos calculs sont bons, sur nos épaules passent chaque jour 2 tonnes de poires. Et oui! dis comme ça ça fait peur, mais on le fait! Non sans mal : les bleus, le mal de dos et des épaules revient, les frissons énormes lorsque l’on manque de justesse de toucher une horrible araignée, la chaleur épuisante l’après-midi, les jambes qui flageolent en haut des échelles, mais tout ceci se transforme en jolis billets de dollars à la fin;-)!! 
Et du coup enfin on pourra se racheter des bières!!!!!!
(non ça c’est une blague pour Pascale et Marina, quoique...nous ne sommes pas loin de la vérité! ;-) )
Après le travail, direction la piscine du coin pour profiter des sanitaires et d’une eau qui coule transparente. Oui car à la ferme où nous sommes logés, enfin où nous avons garé notre van, l’eau coule tout sauf transparente! c’est comme si prendre une douche ne servait à rien! L’autre jour, la maître nageuse nous a accueillit avec un grand sourire : «Fruit pickers, you want a shower?? yes, it’s free!» cooooool !!! (je crois qu’on devait puer à 10 mètres car avant même qu’on demande quoi de ce soit elle nous avait repéré de loin comme pickers et nous proposait les douches...!) 
Niveau nationalité, c’est carrément moins diversifié qu’à Forest Hill, il n’y a que des Chinois qui n’utilisent pas la même «cuisine» (ce qu’il en reste) que nous, donc qu’on ne voit jamais le soir juste dans les champs la journée, des français encore et toujours des français, et des gros vieux immigrés serbes et croates qui utilisent leur temps libre pour se pochetronner la tronche. Sympa! 
Notre leader est irakien, celui qui passe dans les champs et gère notre travail, pour le moment sympathique, il aime prendre ses pauses cigarettes près de nous deux. C’est là qu’on discute anglais dans la journée;-)! Bon d’accord le soir on fait des efforts et on parle anglais avec les gros vieux quand ils sont capables d’aligner encore des phrases. 
Joli tableau que nous vous avons dressé! Mais ce sont les aléas du picking et puis sinon tout le monde est sympa, les autres jeunes français aussi, donc ça passe!! Et ce n’est que pour mieux continuer nos aventures. Nous avons bien tenté de retrouver une ferme à l’ambiance familiale, mais ça nous a valu deux semaines de galère et de recherches pour rien au final. Les fruits ont du retard, comme on l’a déjà expliqué, et il pleut toujours. Nous avons pu l’observer de près en traversant ces nombreux km de routes où les champs étaient inondés, mais pour le moment nous n’avons pas été sous la pluie, à part la nuit dernière où des orages ont frappé pendant plusieurs heures. Effectivement quand il pleut c’est pas pour rire, tout se gorge d’eau, et devient impraticable. Du coup nous avons eu un jour ‘off’! Jusque là nous avions échappé aux intempéries, mais ça va pas d’inquiétude, après une nuit et une journée de pluie le soleil est de nouveau annoncé pour les jours à venir.